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L’architecte Joseph Bigot constate, en 1867, que la Chapelle est construite à l’aide du nombre d’Or. La chapelle Notre Dame de Grâces serait donc élaborée dans le respect de la Divine Proportion !
En effet, il semblerait que les bâtisseurs de 1685 se servirent de ce fameux nombre d’Or (φ), d’une valeur de 1,618 (√5+√2) afin d’édifier une chapelle de 50 par 25 pieds. Ce n’est pas le cas des baies (en ogive équilatérale), mais celui des deux sacristies, de l’emplacement de la fenêtre et la surélévation du sanctuaire qui, eux, correspondraient, par leurs dimensions et/ou leurs emplacements au nombre d’Or à peu de chose près !

D’après les propos de Jacques Madeline

L'extérieur de la Chapelle

Fontaine de la Chapelle des Grâces

La fontaine

Construite en 1685, elle est surmontée d’un fronton triangulaire en granit et compte 2 niches destinées à abriter deux statues de la Vierge . Un bassin dalle précède cette construction de pierre.
Fortement endommagée par l’ouragan de 1987, puis restaurée par une équipe de L’ULAMIR, elle fut solennellement bénie en 2001 par Yves le Clec’h, curé de la paroisse.
Les statues présentes sur le site sont en réalité des copies réalisées à partir de moules des originaux.
L’eau de la fontaine, dit-on, opérerait des miracles chez les enfants.

Calvaire de la Chapelle des Grâces

Le calvaire

Le calvaire est en granit et daté du XVIème siècle.
Haut de 3 mètres, il s’élève sur un soubassement à corniche, lui même surmonté d’un socle surélevé à pans.
La croix est de section ronde . Elle porte d’un côté le Christ crucifié, et de l’autre, une Vierge de la Pitié.

Enclos de la Chapelle des Grâces

L'enclos

La chapelle et le calvaire se tiennent dans un enclos inscrit à l’origine comme cimetière au cadastre de 1834 et d’une taille originelle de 840m. Ce cimetière a certainement dû se constituer après l’interdiction, en 1719, de procéder à des inhumations à l’intérieur des églises et des chapelles. Grâce à la générosité de paroissiens, le petit clos de Notre Dame de Grâces put s’agrandir en 1783 (comme le signale le compte de la fabrique). Sans doute agrandi encore ultérieurement, l’enclos finit par avoir une surface de 2018m². Quand au cimetière, il a disparu depuis. L’enclos fut alors planté d’arbres principalement des châtaigniers, qui furent abattus une première fois en 1919 puis en 1949. Le mur d’enceinte, construit après l’obligation de clore les cimetières, s’ouvre au sud-est par un portail offert par Madame Nouaille.

L'intérieur de la Chapelle

Statues de la Chapelle des Grâces

Un hommage à Notre Dame

C’est une chapelle entièrement dédiée à Notre Dame de Grâces. Son nom y est inscrit sur la première poutre du choeur, et au centre du vitrail éclairant le choeur. On y retrouve aussi de nombreuses statues, comme celle dans le transept sud, où Notre Dame y est représentée avec Jésus.
La chapelle Notre Dame de Grâces se trouve au sein de la campagne bretonne. Peu lumineuse, elle est un lieu idéal pour la méditation.

Vitraux de la Chapelle des Grâces

Les vitraux

On distingue 2 types de vitraux au sein de la chapelle. Tout d’ abord, le vitrail du chœur : issu d’un don de Joseph Hénaff et son épouse Françoise le Moënner, il fut mis en place en 1875. Ensuite, les vitraux du transept, au nombre de quatre. Chacun des vitraux, par ses couleurs et son emplacement au sein de l’édifice, a été étudié pour être en harmonie avec la nature, mais aussi pour rendre hommage à la Vierge. Ils sont l’œuvre de Jean-Pierre Le Bihan.

Bannière de la Chapelle des Grâces

La bannière

C’est une bannière dédiée à Notre Dame de Grâces. Elle a été inaugurée et bénie lors du Pardon de 2002 par Yves le Clec’h.
Elle a été entièrement réalisée à la main, en fil de soie et velours. Chaque élément de la bannière a une signification qui symbolise un élément de la chapelle. Au recto : la statue centrale représente Notre Dame de Grâces, la frise correspond aux sablières. Au verso, on retrouve le motif des poutres de la chapelle, ainsi qu’une croix celtique.
C’est une oeuvre de l’association « Les Amis de la Chapelle ». Elle se trouve actuellement à l’église paroissiale.

Plafond décoré de la Chapelle des Grâces

Le plafond décoré

Il consiste en une voûte lambrissée, moulée et peinte aux couleurs vives sur un fond bleu étoilé d’or (cette voûte en mauvais état a été enlevée). Elle reposait sur des sablières. 6 tirants empêchent l’écart des murs. L’extrémité de chacun représente la tête d’un animal fantastique tenant dans gueule une pièce de bois façonnée et décorée de motifs colorés. Des anges blochets se situent à la croisée du transept. Sur une poutre du transept droit on peut lire une inscription mise à jour par l’association « Les Amis de la Chapelle ».

Mobilier de la Chapelle des Grâces

Le mobilier en bois sculpté

Que ce soit son autel, son escalier ou sa chaire à prêcher, le mobilier de la chapelle est en bois sculpté. Il daterait de la fin XIXème.
En 2003, des travaux ont été réalisés dans l’atelier de Savina de Plouhinec (nettoyage, réfection de l’escalier, remplacement du plancher, restauration de l’abat-voix et d’une partie du plafond).

Mur peint de la Chapelle des Grâces

Les murs peints

Du moins devaient-ils l’être dès la construction de la chapelle, mais actuellement, seule une fresque bien abîmée se voit sur le mur nord, face à la porte d’entrée. Découverte durant les travaux de nettoyage de fabriciens en 1978, elle se divise en 4 panneaux peints dans les tons ocre et rouge principalement. Elle est inscrite à l’inventaire des monuments historiques. Un rapport de ces derniers en 1993 précise : « les deux personnages de la partie supérieure portent une perruque mode XVIIème, XVIIIème siècle. En bas à gauche, un personnage saisit un serpent enroulé autour de son bras, son visage large, son nez épaté et sa bouche épaisse le rapproche d’un personnage peint se trouvant au château de Rochechouart (Haute Vienne). En bas à droite, la mort tient une sorte de stèle sur laquelle ne sont visibles que quelques lettres ».

Les étapes de la construction

De style à la fois roman, gothique et moderne, l’édifice de la chapelle est orienté à l’ouest.
Il a la forme d’une croix latine : 24 mètres de long sur 8 mètres de large. Chaque bras du transept a une largeur extérieure de 6 mètres. Le pignon ouest porte une cloche amortie par un dôme. Sur le mur sud l’effacement de 2 ouvertures en plein centre et l’ouverture rectangulaire au niveau du transept, indiquent les étapes de la construction. La toiture devait être, à l’origine, plus pentue, si l’on tient compte des traces observables sur le pignon et le clocher.

Plan de la Chapelle des Grâces
Plan de face de la Chapelle des Grâces

La première fondation remonte à une époque très reculée. C’est, à l’origine, une chapelle très modeste . Elle a dû être endommagée, voire ruinée par les Guerres de la Ligue (1).
Sur le même site, Messieurs Tarcol et Guesdon (seigneurs de Kerraou) font construire une chapelle rectangulaire de petite dimension : 16 mètres de long sur 8 mètres de large. Elle est percée de 4 fenêtres.
Elle n’est ni vendue ni endommagée pendant la Révolution. Seul le vol de la cloche est à déplorer. Elle sera remplacée en 1811.

Le 2 juin 1867 le Conseil de Fabrique (2) réuni après les vêpres, au presbytère de Pluguffan, sous la présidence de Monsieur Yves Pochet, en présence de Monsieur Larhant, maire de la commune , ainsi que Messieurs Hénaff, Pernes et Morvan, recteur, fait état :
« Considérant le délabrement où elle ( la chapelle ) se trouve et l’exiguïté de son enceinte. Considérant que si elle est convenablement restaurée et agrandie elle attirerait un plus grand concours de pélerins et procurerait plus de ressources à la fabrique.
Le conseil décide :
1) D’agrandir la chapelle dans le sens de la longueur ( de 16 mètres elle passe à 24 mètres).
2) D’ouvrir une croix dont les deux bras formeraient chacun une petite chapelle extérieure de 6 mètres, et de percer chacune d’une fenêtre ogivale.
3) De faire deux petites sacristies, l’une pour le clergé, l’autre pour les marguilliers (3).
4) De percer derrière l’autel une grande fenêtre ogivale.
5) De commencer par démolir le pignon Est.
6) De faire tous les murs en pierre de taille.
7) De refaire toute la charpente, excepté quelques poutres et la toiture .

Les devis présentés :
La maçonnerie : par Monsieur Mathias, entrepreneur à Pont l’Abbé.
La charpente et menuiserie : par Monsieur Autrou, sculpteur à Quimper.
La vitrerie : par Monsieur Monceaux Guéguen, peintre à Quimper.
Le coût total des travaux : 9302,95 francs. La Fabrique pouvant disposer de 4348,95 francs . Il va être couvert par les dons des fidèles, par une souscription de 3322 francs, par une vente de bois, d’ardoises, et de chaux appartenant à la chapelle. »

Après ces travaux : on distingue les ouvertures bouchées, plus longues, et dotées d’un transept. La chapelle se retrouve avec un plan en croix latine.
A l’intérieur, le dallage par son usure prononcée dans la nef, souligne 2 époques de construction. Tandis qu’à l’extérieur, la transformation s’observe par l’effacement de deux ouvertures en plein centre correspondant aux fenêtres du 1er édifice.

(1) Guerres de la Ligue : elles font s’opposer de 1576 à 1594, les partisans des Ducs de Guise aux Calvinistes Henri IV, successeur d’Henri III. Après 1589, en abjurant le calviniste mit fin à la ligue et à une guerre qui fit beaucoup de ravages.
(2) Conseil de fabrique : groupe de clercs ou de laïcs administrant les biens de l’Eglise.
(3) Marguillier : membre des conseils de fabrique ( celui qui tient les registres).
Sources : archives départementales.